En tant que fille d’immigrants et petite-fille de survivants du génocide arménien, j’ai toujours éprouvé un profond sentiment de dualité, prise entre la culture concrète du Canada et la nature éphémère de la diaspora arménienne et de mon héritage familial. Cette tension intrinsèque est la force motrice de mon art.

Marie Khediguian, artiste canadienne d'origine arménienne résidant à Montréal, au Québec (Tiohtià:ke, territoire kanien'keha:ka non cédé), tisse un récit captivant à travers ses œuvres d'art. Son éducation unique en tant que fille d'immigrants et petite-fille de survivants du génocide imprègne ses peintures de l'interaction délicate de deux cultures. Travaillant principalement à l'huile, la quête artistique de Marie est une exploration profonde des éléments transitoires de la vie et des liens familiaux qui transcendent le temps. Elle affronte courageusement les blessures persistantes des traumatismes intergénérationnels, s'efforçant d'apporter réconfort et guérison. Marie est titulaire d'un baccalauréat et d'une maîtrise en architecture de l'Université McGill, où ses projets de thèse ont été présentés dans la prestigieuse exposition de fin d'année. Après avoir acquis de l'expérience professionnelle dans des cabinets d'architectes, elle s'est tournée vers l'enseignement de la technologie de l'architecture. Cependant, lorsqu'elle est devenue mère, Marie s'est réorientée vers sa véritable passion : la peinture et le dessin. Elle poursuit actuellement un baccalauréat en beaux-arts, avec spécialisation en peinture et en dessin, à l'Université Concordia, où elle continue de perfectionner son art. En outre, Marie contribue à l'éducation sur le génocide en partageant l'histoire de la survie de sa famille et en exposant son art dans le cadre de présentations et d'exposés attrayants pour les élèves du secondaire. Son parcours remarquable en tant que militante et artiste a été reconnu lorsque le journal télévisé de la CBC a présenté son travail en 2022.

Démarche Artistique

En tant que fille d'immigrants et petite-fille de survivants du génocide arménien, j'ai toujours éprouvé un profond sentiment de dualité, prise entre la culture concrète de mon lieu de naissance (Québec, Canada) et la nature éphémère de la diaspora arménienne et de l'héritage de ma famille. Cette tension intrinsèque est la force motrice de mon art. À travers des représentations introspectives de moi-même, de ma famille et de motifs culturels, j'essaie d'établir un sens tangible d'appartenance à l'intérieur des frontières fluides entre où je suis et qui je suis, qui ont défini mon existence. 

Qu'il s'agisse de grandes peintures à l'huile, de gravure, de graphite ou d'aquarelle, j'utilise toujours des marques expressives, des gestes picturaux et des histoires pour créer un langage visuel qui confronte les réalités de l'appartenance à la diaspora arménienne. J'ai tendance à exprimer le traumatisme, l'histoire et les luttes quotidiennes d'une Québécoise/Canadienne de première génération à travers une lentille sexuée. Un point de vue qui présente un ensemble unique de défis, mais qui est souvent négligé et sous-représenté.

J'invite les spectateurs de mes œuvres à suivre l’histoire que je tisse avec de nouveaux personnages et motifs culturels et à s'intégrer à l'œuvre d'art. Je les invite à s'imprégner de mon expérience en tant qu'être humain qui n'entre pas tout à fait dans la catégorie ou le monde dans lequel il se trouve. En créant mes propres légendes, histoires et langage visuel, je crée un espace où les personnes qui sont comme moi, déplacées et entre deux cultures, peuvent trouver un lieu d'appartenance.